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Le plagiat pub fait débat sur Radio Canada

catherineperrin

Jeudi 27 Août dernier, la Chronique « bêtes de pub » (diffusée dans le cadre de l’émission Médium Large) sur Radio Canada et animée par Catherine Perrin a été consacrée en grande partie à un débat autour du thème du plagiat dans la publicité. Les invités étaient Arnaud Granata, rédacteur en chef d’Infopresse, et Stéphane Mailhiot, planneur stratégique à l’agence lg2. Joe La Pompe, qualifié de « Robin des Bois français » a été cité plusieurs fois dans l’émission. Découvrez le résumé de ce qui a été dit ainsi que deux cas de plagiats étonnants relevés récemment au Canada.

Le plagiat en Publicité « Candeur ou perfidie ?
C’est en ces termes qu’a été introduite la discussion du jour. Deux cas concret récents vont animer les débats.

Le premier est un spot TV Canadien pour Edmonton Transit System (une compagnie de Bus), étonnamment ressemblant à un spot danois qui date de 2012 et qui avait été primé aux festivals créatifs EPICA et Eurobest.

Ci-dessous l’original danois, suivi de la copie canadienne :

Voici ce qu’on dit les invités de l’émission au sujet de ce cas de plagiat, qui vraisemblablement a été fait sciemment  :

« C’est un calque! » « C’est pas seulement une inspiration ! Il y a certaines des séquences et des répliques qui sont identiques. On pourrait presque les interchanger ». « Dans les deux cas le chauffeur est présenté comme un super héros, c’est joué de la même façon et ils ne s’en cachent pas»
« Ils avouent s’être inspirés de cette opération Danoise ».

Ils ont ensuite évoqué le cas du Parc Jean Drapeau, que j’avais déniché et dévoilé en exclusivité sur Facebook cet été, et qui avait été repris dans une interview que j’avais donnée à Infopresse et titrée « En pub, on est trop prétentieux pour admettre qu’une idée existe peut-être déjà« . Un cas qui avait également bénéficié d’un article intitulé « Des pubs presque identiques » dans le Journal de Montréal :

jeandrapeau

Voilà ce qui en a été dit dans l’émission radio :

« La campagne est identique à une campagne Slovène. C’est une espèce de Robin des Bois de la publicité française, Joe La Pompe, qui a démasqué l’affaire »

« La réponse dans le cas du parc Jean Drapeau c’est – nous connaissions cette publicité, c’est exactement que voulait le client. Ça nous a servi d’inspiration … La facture de l’opération c’est quand même 8690 dollars canadiens ».

Catherine Perrin – « C’est épouvantable. N’est-ce pas du travail au rabais ? »

« Il y a des domaines dans lesquels c’est avéré et ou ça se pratique plus souvent. Notamment les causes sociétales il y a des échanges entre les associations de différents pays qui se font (sécurité routière, Sida…). Mais sinon, il faut dire que c’est vraiment la hantise de tous les créatifs. C’est arrivé à presque tout le monde au moins une fois de sortir un truc et de se rendre compte que ça existe déjà. Dans les meilleurs cas tu t’en rends compte avant que ça sorte dans les médias (TV, presse, Internet). Ce que dénonce Joe c’est la paresse de certains publicitaires et leur manque de culture générale. Est-ce qu’on pourrait imaginer qu’un cinéaste fasse un film sans se soucier de ce qui a été fait avant ? Quand ce sont des copies d’idées qui ont déjà gagné des prix (Cannes Lions…) c’est une faute… un manque de culture qui incombe aux publicitaires».

Catherine Perrin – Quand on veut savoir si un texte a été plagié il existe des outils pour ça. Et pour les images ?

« C’est très difficile ! Le moteur google est en train de s’améliorer à cet égard là. On peut désormais scanner des images pour voir si des parentés existent mais c’est sûr que c’est pas aussi efficace que pour un texte. Si je veux faire une pub avec un « selfie » je tape les mots-clés « selfie – advertising» dans Google et j’aurais des résultats. Il y a plein de blogs qui répertorient les publicités qui sont faites. Mais on ne peut pas mettre un synopsis de spot pub de 30 secondes… on n’aura aucun résultat.
Avec les bons mots-clés on peut déjà faire une petite recherche.La règle dans le métier (selon le Advertising Standard) c’est qu’il ne doit pas y avoir de parenté suffisante pour créer des confusions entre les annonceurs. La défense donnée par les Bus d’Edmonton c’est qu’il n’y a pas de confusion avec les Danois pour les consommateurs. Bref, les normes ne sont pas suffisantes. Pire que ça, désormais il y a des entreprises qui revendent des concepts. On l’a vu récemment avec le cas du metro de Melbourne « dumb ways to die », qui a revendu la licence de ses bonhommes à une entreprise Canadienne. Les publicitaires ne sont pas toujours propriétaires de l’aspect créatif de leur travail. Il y a sans doutes des choses qui vont devoir être revues dans l’aspect juridique de l’encadrement de la création des images.

Pour en savoir plus au sujet de ces deux cas de plagiat canadiens, rendez-vous :